Nous sommes dimanche 9 avril. Il fait beau, il est déjà 13h de l’après midi, le soleil est là. Après une interruption de 4 mois, nous allons enfin pouvoir sortir la petite rouge. Pas d’évolution hormis un train arrière à disques avec le frein à main vertical qui va bien. Merci à Olivier Renaud et Julien Libert pour la fusée arrière en "last minute".

Après les dernières vérifications d’usage, je pars régler la balance des freins. Après quelques essais qui me semblent bon, je rentre, toujours aussi calmement. Un léger sifflement se fait entendre. Je décide de continuer encore 1 ou 2 km avant de rentrer au garage. Je sors calmement d’un rond point, à 4000trs et voilà que la voiture « patine ». Etrange, je dose les gaz et hop, la vitesse qui saute. Je passe la 3 et … toujours rien. La vitesse n’a pas sauté. On dirait qu’il manque quelque chose entre l’embrayage et les roues. Je me laisse redescendre vers le garage et aidé des copains, nous la mettons sur le pont. Verdict : quelque chose dans la boite est « out ». Surement la couronne de pont. Serein, je déclare à Eric que « tant pis hein, on ne va pas s’exciter. On roulera à une autre épreuve ».

C’est sans compter sur la détermination de ce mécanicien qui s’est fait ch*** à placer le système de frein en temps et en heure pour ce rallye sprint de Marchin. Il fait vite le tour de la question et cette fois c’est au tour de Laurent Ducachet de me prêter une boite de vitesse. (Merci Laurent ! ) Seul inconvénient, elle est strictement d’origine et on ne sait pas dans quel état elle se trouve au niveau de la pignonnerie. Peu importe, Eric attaque la chose et en 1h40, il a démonté,changé de boite, tout remonté et mis la voiture sur le plateau. Ahurissant ! Lors de l’ultime essai, la boite est en bon état et comme prévu, elle tire long ... très long.

D’après la référence, c’est un pont 16*63. Voici ce que donnent les rapports avec des Toyo en 15 » et un rupteur à 7800.

La ligne rouge est le début de la partie intéressante de mon couple moteur. En-dessous c'est "creux".

Bref lundi matin, il pleut. Devant nous, ce sont des 3/9, dont une Fiesta R2. Facile quoi. Pour l’occasion, j’ai laissé mon rétroviseur intérieur.

3,2,1 au lâché d’embrayage, la voiture prend doucement 3500 trs. C’est long, très long. Au bout de la ligne droite, je suis à 7200 en 3e. Je fais un tour « pour voir ». Je remets la 1ère vitesse à la sortie de la terre (qui passe tout le long sur le 2e rapport), dans la chicane et dans l’ancienne sortie de la Show. Le premier passage de la journée devant le départ est ultra limite ; Je relâche trop tard et je me retrouve trop loin après le « saut » en virage à gauche. L’arrière mort légèrement dans l’herbe, l’auto prend de l’angle, je garde les gaz et elle revient. Ouf !

Je tente un freinage tardif au bout de la ligne droite (où je ne passerai jamais la 4)… Je stick alors que j’ai encore trop de vitesse et bardaf, un tête-à-queue. Le moteur cale, je redémarre, je repars et je la joue un peu plus prudent. Je ne vois personne dans me rétro. Dans la portion de sortie, le passage en gauche sur le petit pont me surprend. On est tout en travers. On fait doucement sur le sommet suivant…A l’assistance, Eric réajuste la pédale d’embrayage et assoupli les amortisseurs. Greg n'a pas réussit à lancer la caméra

De retour à la salle, nous sommes crédités d’un 9"11' soit le 20e temps au général à 35 centièmes du premier de classe. Nous sommes vachement étonnés. Je n’ai jamais mis le 4e rapport et les relances sont très longues, le moteur redescendant sous le point de couple entre chaque rapport.

Pour la 2e, il ne pleut plus. Les traces sèches commencent à apparaitre. En confiance, je pars sur un rythme soutenu. Quand je vois Simon Rouxhet dans mon rétro, j’en remets une couche et je tente des freinages plus tardifs et des soulagements moins longs. Dans la portion de la fin, le sommet en droite est limite. Je déclare à Gregory que finalement, le plus piégeur de cette spéciale, c’est la portion de la sortie quand on est téméraire.
Nous réalisons un chrono de 8’50, soit le 19e au général et … le premier de la classe pour 2.6 secondes.

Au départ de la 3, il se remet à pleuvoir. Je rassure (ou pas) Greg en lui disant que depuis l’East Belgium, l’eau ne me fait plus peur. Les autres de la classe sont venus un peu m’allumer mais je reste calme et concentré. Je n’ai pas envie que cette bonne journée finisse en queue de boudin…

Je m’élance calmement. Simon apparait rapidement dans mon rétro et je me passe en mode « mets des watts sinon tu devras le laisser passer ». Après quelques freinages limites et presque 2 tours avec un point blanc menaçant dans ma lunette arrière, Simon sort de la show. Nous arrivons sur le départ et apercevons une Yaris fraichement lâchée dans la nature. Nous remontons progressivement dessus. Le pilote est agile dans le sinueux mais freine tôt dans le vite. Il finit par me bouchonner après la terre jusqu’à la sortie show. Greg me demande de ne pas m’énerver mais il est déjà trop tard, j’ai dégoupillé. Le petit pont passe vite, le sommet en virage à droite suivant … trop vite.

Au moment d’aborder ce sommet, je passe la 3e. Il y a une petite flaque d’eau. Déjà au passage précédent, c’était limite. Ici, la 106 prend de l’angle, mord le talus à droite, monte en l’air, se projette sur son flanc gauche, continue de pivoter, l’arrière tape dans le talus à son tour ce qui le projette en l’air. La 106 continue de tourner, elle se réceptionne sur la roue arrière gauche qui s’arrache, l’avant rebondit sur la roue avant droite qui plie le triangle et sectionne net la rotule de direction. La voiture finit sur ses 3 roues et glisse doucement sur le côté droit de la route. Nous avons fait un soleil en même tant qu’un double tour de 720degrés. A Tony Hawk Skater Pro, nous serions les rois !

Fin de l’aventure.

Nous n’avons rien. Les commissaires sont arrivés immédiatement sur place et ont déployés leurs drapeaux. Rien à dire, très pros et très sympa.

La plus part des concurrents tiennent compte du drapeau jaune. Après le passage du damier, nous sommes remorqué jusqu’au TRC. En attendant notre assistance, nous constatons que l’épave de la 106 attire certains regards…

Pas de panique la caisse est indemne, il y a un peu de tôlerie, le reste n’est que pièce de rechange. Nous prendrons le temps de contrôler le véhicule de fond en comble avant de prendre une revanche sur ma bêtise.

Je tiens à remercier le Marchin Auto Club pour le numéro et l'organisation. J’ai essayé d’y faire honneur, C’était bien partit. Merci aux commissaires qui se sont fait rincer toute la journée !

Merci à Eric Patureau, il se démène toujours pour nous et comme ici, on lui rend bien mal.

Merci à EBU et Pat_Retinne pour les passages vidéos et aux photographes pour leurs images !

Et enfin, merci à Greg de supporter mes conneries. On n’est pas champion du monde pour rien, hein ! (pour ceux qui ont vu la plaque sur mon hayon arrière).

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