Salut les passionnés,

Lors de notre forfait au Micky cette année, j'ai déclaré à mon copilote Grégory Pottier "Pour quoi ne ferions-nous pas le critérium de l'East Belgium Rally" ?

L'idée était de faire un rallye au parcours réputé beau et difficile sur lequel nous n'avions aucune connaissance, ni expérience. Toujours tourner sur les mêmes épreuves ne nous apprend plus grand chose.

Après un rallye du JL Dumont aux conditions météo difficiles, nous étions prêts pour nous lancer dans la grande aventure du critérium.

Désireux de jouer la carte de l'épreuve nationale à fond, nous sommes arrivés le vendredi sans jamais avoir mis les pieds dans les étapes spéciales. Après un contrôle administratif dans la bonne humeur, nous partons avec le road-book pour reconnaitre 5 spéciales de 10 à 14km .

Dés les premiers mètres, je peux constater que c'est de loin le parcours le plus compliqué que j'ai vu. ça ne va pas être du gâteau. Greg s'échine à écrire ce que je lui dicte et n'a pas le temps de voir de quoi il s'agit. À 14h00, nous avons noté toutes les spéciales une fois. Après un casse-croute réduit à sa plus simple expression, nous parcourons une deuxième fois Saint-Vith et Burg-reuland.

16h20 la voiture de course passe au contrôle technique, toujours dans un contexte très accueillante. Il nous restera juste assez de temps pour repasser une fois dans toutes les spéciales. Nous faisons le plein de la 106 et allons finir le rodage des plaquettes de freins. Aie, ça freine trop fort, les roues calent vite. Il faudra apprendre à "pomper" sur la pédale en spéciale... Facile sur la boue, le gravier et l'eau !

Le lendemain, nous voici au départ de la 1 - Bullingen -, la boule au ventre ! Il pleut doucement et le ciel ne semble pas vouloir se dégager. Faudra faire avec.

Dés les premiers virages, je suis en mode "allons chercher les croissants un beau dimanche matin". Ça vous situe ? :-D J'ai pas l'impression d'avancer, je ne fais pas confiance à mes notes. Le degré d'énervement s'accentue à chaque virage masqué une fois qu'il est découvert et qu'il passait bien plus vite. Greg fait de son mieux pour lire le paquet de notes. Vers le milieu de la spéciale, il m'annonce un "50 frein sur ‘T' gauche 25+" et ... une rue-balise nous barre le passage.

Marche arrière, demi-tour, suivre les rue-balises, passer l'épingle qui suit au frein à main pour effacer le grand moment de solitude précédent et s'imaginer où l'on va retomber sur la spéciale. Je dicte les virages à Greg qui note ce qu'il peut.

Qui tenait le road-book en spéciale lors des recos ? C'est bibi ! Heureusement, On s'y retrouve après 4 virages. :-D

Le chrono est vraiment super mauvais. Comme la météo quoi !

Dans la 2e - Butgenbach - , j'en ai marre d'avoir l'impression de me trainer comme jamais. Je soulage beaucoup trop par peur de sous-virer en étant surpris par un virage plus boueux que prévu. De l'intérieur, ce n'est pas impressionnant mais alors de l'extérieur, ça doit vraiment être nul à mourir.

Je me déconcentre, je ne suis pas attentif et "bardaf" : un tout droit et un moteur calé. Je m'énerve et 500m plus loin: frein à main, tête à queue avec en prime un moteur qui cale à nouveau. Le copilote s'énerve à juste titre. Je me déconcentre à nouveau et au "jump", je manque de tourner à droite... Quelle affaire, ce n'est pas gagné si je fais la moule comme ça toute la journée...

Bref, je ne la ramène pas du tout. Nous avions prit les choses très humblement mais là, on se rend compte que nous sommes vraiment nul part !

Et ça tombe bien car la prochaine est Amel. Et d'après les équipages ayant roulés en 2010, c'est de loin la plus dur. Super nous ne l'avons reconnu que 2x et je me souviens même pas à quoi ressemble le départ :haha:

C'est donc avec une humilité toute relative que nous nous élançons dans ce terrible morceau du parcours Saint-Vithois Mais que va-t-il encore nous arriver ?

Dés les premiers virages, je me cale dans un rythme que je tente de garder constant. Cette fois je commence à comprendre et anticiper le terrain. La concentration est un peu moins forte sur la fin et je manque de me louper, mais il n'en est rien. Cette fois, la pression à disparue, nous sommes libérés car tout a fonctionné comme il faut ! 8-)

Le moral reprend le dessus !

Lors de l'assistance, nous mettons des Toyo neufs à l'avant. Les précédents sont usés à 50%, soit 25% en 3 spéciales quasiment. Il faut dire que l'auto patine beaucoup dans les cordes boueuses : hé oui, pas d'autobloquant... ;-) La 106 est checkée à fond et nous repartons pour une boucle complète de 5 spéciales.

Nous rodons les pneus sur les 2km de liaison qui nous mènent à la spéciale de Saint-Vith. Nous avons fait 4km jusque là. :-D Mais sans finir comme Raikkonen en Alsace... C'est à dire dans le fossé en rodant ses pneus !

Nous n'avons qu'un seul passage sur la journée dans ce tronçon. Donc pas droit à l'erreur. Après le premier gros freinage, les Toyo sont ok. Le rythme n'est pas mauvais et je suis en confiance. Quand Greg se perd dans les notes pour la première fois depuis que nous roulons ensemble, je reste calme et j'essaie de l'aider à s'y retrouver. Il faut dire qu'il a bien moins vu les spéciales que moi en reconnaissances. Nous sommes dans une partie délicate et nos 3 passages m'ont bien aidés pour rouler durant 1km à vue. Petite distraction dans l'épingle en montée : mon frein à main reste calé sur 3 crans. C'est marrant, on a l'impression d'être dans une 106 1.5l diesel tout à coup

Bref, le chrono est mauvais mais ce n'est pas grave : on s'amuse et on apprend vraiment beaucoup !

Dans la suivante, rien à signaler. Les autres équipages ont des petites galères et nous remontons au classement. Mais j'ai toujours l'impression d'être arrêté totalement. Les conditions météo se dégradent au fil des heures. :(-

Petit passage à l'assistance pour vérifier que tout est ok. Nous recevons les classements. Philippe Robyns sur sa petite Swift, est notre repère : il a de l'expérience, connait le parcours grâce à sa participation 2010 mais possède une auto moins performante que notre Peugeot 106. C'est donc jouable.

Dans les 2 spéciales suivantes, le rythme est bon mais je manque encore de confiance. Nous perdons du temps sur la Swift.

Dans l'avant dernière spéciale, je suis contraint de rouler sur un piquet de clôture - abandonné par une Clio orange ? - situé au milieu de la route. Celui-ci va déformer mon réservoir d'essence sans plus de conséquence.

Au départ de la dernière, nous pensons que Philippe a le dessus sur nous pour 2 secondes. Si nous voulons être devant, il faudra attaquer. Je pars donc un cran au-dessus. Les conditions ne sont pas pour autant meilleurs. J'hésite moins, je prends un peu plus de risques et dans le sinueux comme dans le lent, c'est plus direct, plus franc. Et tout à coup, Greg décroche ! Le voilà perdu dans ses notes au moment le moins opportun. Je m'excite un peu et je le secoue verbalement : " allez mi fi, ce n'est pas l'moment !3 Greg retrouve sa ligne de note mais malheureusement, je suis trop "chaud". 1km plus loin, je fais un gros tout droit. Marche arrière et ça repart !

J'essaie de garder un rythme correcte pour la fin, je me fais encore peur dans un droite-gauche masqué (avec calage de roue etc.) après le "lavoir" et je finis en nage, heureux d'être à l'arrivée. Philippe, bon joueur, nous donne son temps. Il fait 29 secondes moins bien. Nous repassons devant et finissons 17e en critérium.

C'est surtout la notion de "finir3 qui me rend aussi content de moi car ce n'était pas gagné d'avance sur un terrain si difficile.



En résumé : Super parcours, Super copilote, Super ambiance et Super assistance ! Et n'oublions pas les organisateurs, à la hauteur. :bravo:

Vivement 2012 !

Merci à :

  • Eric Patureau et Marc pour la voiture et l'assistance
  • Lora et Christophe pour nous avoir suivit et ravitaillé
  • Mager pour l'extincteur
  • Tous les photographes et vidéastes qui nous partagent leurs images
  • Les commissaires car sans eux …

A défaut de faire des temps, je fais de longues tartines ! Merci de m'avoir suivit jusqu'ici ! ;-)

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