boucles 2012 Nous sommes début novembre 2011. Le climat ambiant est morose : l’accident du Condroz, une sortie aux Crêtes, l’annulation du TWT Rally, le week-end chaotique du JMC rallye font que l’avenir des rallyes est à l’incertitude. Mon pote Joël, ayant fait 2km en tout et pour tout en 2011, ronge son frein depuis 13mois. Seule chose certaine, les Legend Boucles de Spa auront lieu. Il me propose de regarder à une éventuelle participation en sa compagnie. La machine se met tout doucement en marche.

Pour ce qui est de rouler en ‘Legend’, c’est rapidement la douche froide. Les prix sont exorbitants. L’offre et la demande ... Au fur et à mesure des discussions, l’évidence se fait de plus en plus éclatante; faute de temps et de moyens ce sera une participation en catégorie classique ou une place en spectateur. Malgré tout, trouver un véhicule amusant (une propulsion), même pour du 50, reste cher. Pas loin des 1750€ hors caution. Choqué

Et c’est alors que Michel Graeven nous propose sa Porsche 924 pour défendre les couleurs du Creahm. Après Jean-Louis Lahaye, Gaëtan Vigneron … Joël & Math ! L’offre est intéressante et réduit considérablement les coûts grâce à la confiance de Michel. De mon côté, afin que tout se passe pour le mieux concernant ma double casquette de dictateur et de participant, je contact Pierre Delettre afin de voir quel sera le plan de bataille au niveau du Forum. Sourire

Les semaines passent et tout se met en place. Comme chaque année, l’évènement promet d’être grandiose. Le briefing du vendredi était clair, tout semble se présenter pour le mieux. Dommage que sur les 2 questions posées par e-mail aux relations concurrentes je n’ai jamais eu de réponse. Mais ils supposent que nous ayons accès 24h/24 aux nôtres. Les heures de convocations pour certains équipages étrangers sont arrivées beaucoup trop tardivement aussi. Petit point à améliorer donc, notamment au niveau des SMS pour les infos urgentes (neutralisations etc.) sur le GSM de chaque équipage qui est resté totalement muet. confus

Le vendredi 23h, notre heure de départ n’est pas encore connue et le tableau officiel n’affiche rien. Le lendemain à 7h15, l'info s’y retrouve. Ouf ! A la réception du road-book, je cherche ma feuille de moyennes à suivre par RT. Introuvable. Je réfléchis 2 minutes : ils ne vont quand même pas nous donner la moyenne de l’RT à suivre au départ. Oufti, ça se corse me dis-je (chouette, de l’action) ! Mort de rire J’aurais à peine 1 minute pour calculer le temps idéal et régler le cadenceur gentiment prêté par René B. bravo Mais au cas où, je calcul quand même les Target Time sur une base de 50km/h. Mon pilote, à peine briefé sur ce qu’est de la régularité en 50 se met à calculer des x.ykm * 1.2 = M,t et des 0.t * 60 = S pour donner des M’S. Je suis sur que vous avez tout compris ! content

Au moment de rentrer dans le parc des 7h, une Porsche de Kronos Vintage trône au milieu de la zone pointage, nous empêchant d’aller pointer. Je fais comprendre au gentleman drivers figé à son volant qu’il n’est pas seul sur ce rallye et qu’il doit serrer sa gauche pour laisser passer les petits concurrents du 50 à droite. Il y en a qui ne doute de rien…

Bref (c’est tendance), nous voici au départ de la Clémentine. C’est super de commencer par celle-là. Nous les 50, sommes ainsi certains de pouvoir la faire. Y passer aujourd’hui relève du miracle. Nous nous élançons, tout émerveillé par ce tracé mythique. Après 2km, mon pilote, amusé par mes incessants « ralentit, nous avons 50m d’avance », finit par ouvrir et mettre son coude à la fenêtre, le tout assortit d’un grand éclat de rire. Hé oui, sans la neige, c’est super « easy » de tenir le 50. Ce que nous ignorons à ce moment là, c’est que le Tripy allait compter jusqu’à 5 temps intermédiaires en spéciale ; Nous sommes chaque fois un peu en avance. Pas bien… tududututu

Les 2 derniers kilomètres sont plus « sport » et nous sommes surpris par le panneau rouge qui n’est pas tout à fait là où je le voyais dans le road-book. Paf : 2sec de retard. Pas grave, nous ne sommes pas des AS de la régul’, nous essayons juste de faire du mieux que l’on peut en respectant l’esprit « régularité ». Sourire

Dans Winamplanche, nous sommes concentrés. Théoriquement d’après mon chrono, nous passons à zéro en ayant bien respecté la moyenne tout le long. Dans les Plénesses, un peu trop souvent en avance, mais à zéro aussi ; Ster, après une liaison chaotique et un pointage à 3sec de la fin de notre minute au CH de départ, nous pensons aussi passer à zéro avec un bon respect de la moyenne. Santé !

Il est déjà temps de se restaurer à l’Abbaye de Stavelot, ce qui est une bonne idée de l’organisation en soit même si nous aurions préférer faire Bodeux ou Lierneux une 2e fois à la place. Nous n'avons aucune idée des classements à ce moment là. Le Dashboard du site officiel, très lent sur un Smartphone, reste vide. mouais...

La RT suivante est Rahier . Trop sur de moi, je ne demande pas à mon pilote de prendre de l’avance avant Chession. Et là bardaf, dans le décomposé en terre je me rends compte de mon immense erreur. Nous passons en mode « Legend » sur les 2 derniers km, Joël a du mal à piloter sur une route qu’il ne connait absolument pas, qui est glissante à souhait, étroite et piégeuse. La sanction tombe : 21sec de retard ! Pas bien … prends ça !

Lors de la liaison, un bruit suspect arrête la 924 avant l’autoroute E25. Capot ouvert, Joël chipote ; Au moment de redémarrer … bwê bwê bwê… Aie, le démarreur semble faible. Pendant que je tente de pousser la 924, les autres concurrents passent à côté de nous... Personne ne propose son aide. Est-ce cela l’esprit de la régularité ? confus

Une fois repartit, toute notre inquiétude vient du voltmètre qui indique péniblement 10volts , puis 9.5, puis 9 juste avant Lierneux. Un peu fous, nous nous élançons sous la drache dans l'RT. Les essuie-glaces sont de plus en plus à la traine. La visibilité est mauvaise et Joël tâtonne sur les gaz : l’injection se fait de plus en plus faible. Une fois arrivé dans la côte en terre, c’est le drame : nous restons plantés. Je sors pousser et la 924 fini par s’immobiliser 50m plus loin, batterie vide. Définitivement. snif

S’en suit un sacré bouchon, avec les équipages qui démarraient derrière nous : une BMW bouchonne l’unique passage à côté de la 924. Il faut la dégager. L’équipage de la DAF (journaliste RTBF) vient aider et repart ; une mini tente de passer sur la droite. Stoppée par le talus, elle manque de retomber sur la 924. Lot of Laugh !
Nous poussons 5-6 voitures dans une marre de boue gluante. Thierry Minsart évite maladroitement la 924 et finit dans la clôture de gauche, sans dégât. haha, hoho, hiiihii

La « on n’en trouve plus dans cet état là » se voit poussée par notre duo, assortit de grand « serrez à droite après la Porsche 924 !!! ». Et elle finit plantée à gauche de la route… On avait dit à droite b***…
con ?
Pendant que nous essayons de la dégagée à nouveau, le copilote complétement statique, nous regarde pousser. Ce qui au bout d’un moment, finit par énerver Joël… Wosh !
Après avoir sauter à pied joint sur le capot, tirer sur les ailes pour en faire une 323i gr.2, arracher la moitié de la rampe de phare et défoncer les feux arrière, rien n’y fait. (Je rigole hein, nous n’avons pas insisté, elle était pendue définitivement). En tout cas, quelle énergie de cet équipage qui n’a pas piper un mot du moment où ils étaient embourbé jusqu’à ce que le 4x4 des commissaires les tire hors et les décroche. Hé… de rien hein ! Roulement des yeux

Après discussion, légèrement tendue, avec les commissaires du 4x4, ceux-ci acceptent de ne pas nous laisser au milieu des champs et de nous tirer jusqu’à une route carrossable. Merci à eux. planquons nous !

S’en suit une recherche de panne interminable. La Porsche 924 redémarre et nous parcourons 5km. Juste de quoi sortir de la spéciale et de faire un morceau de liaison. La batterie faiblit à nouveau et paf, nous sommes de nouveau à l’arrêt. Lionel Delbouille, habitant de Lierneux, sera notre sauveur ! Arrivé dans les 10 minutes avec une batterie, des clés et un voltmètre, il diagnostique une panne d’alternateur. bravo Après avoir passé ses doigts dans les entrailles serrées et inaccessibles de la 924, il confirme que le cosse de masse de l’alternateur ne tient plus que par un brin de fil. casséééé

Avec la nouvelle batterie, nous parcourons 1 km jusque Vielsalm pour nous arrêter sous un lampadaire et travailler tranquillement. Il fait noir depuis 1 heure.
Malgré la guigne, nous ne perdons pas notre bonne humeur. Joël réussit à réparer tant bien que mal la cosse d’alternateur et nous avons juste le temps de repartir sur Spa pour prendre le départ de la dernière Boucle. Nous loupons ainsi Basse-Bodeux. trop injuste !

Arrivés à Spa « Just in time » devant la voiture balai, avec un trou de 10 minutes sur l’avant-dernier, nous pouvons participer encore aux spéciales de Winamplanche, Ster, et les Plénesses. Bien entendu, nous ne régulons plus. C’est définitivement mort pour un bon classement. Nous parcourons donc les RT à notre envie, sans prendre de risque et sans gêner les autres. haha, hoho, hiiihii

Dans Winamplanche, nous sommes seuls. Dans Ster, personne non-plus. C’est vraiment étrange mais nous nous régalons. Aux Plénesses, le starter doit remettre en place ses panneaux de départ rien que pour nous ! content Joël réalise un beau spectacle pour les quelques spectateurs encore présents. Il maitrise la dérive de la 924 sans autobloquant. Que de fous rires ! yeah!

Malheureusement, Rahier sera annulé 5 minutes avant notre départ. Flûûûte ! Retour à Spa, entrée et sortie dans le parc fermé immédiate, dépose du Tripy et retour maison illico. Il est 1h du matin.

Avec Joël, malgré les nombreux contretemps, nous nous sommes bien amusés. Nos problèmes mécaniques occultent complètement les problèmes de chrono, nous concernant. tududututu

Ceci étant dit, il est difficile de se faire un avis sur cette édition qui malheureusement, n’a pas répondu à toutes les attentes. Malgré tout, je pense que faire du 50 dans ce genre d’étape spéciale sans neige, n’a pas beaucoup d'intérêt sauf celui d'une certaine sécurité. Pourquoi ne pas dynamiser la chose en proposant le 60km/h, bien plus sportif et dans l’esprit des « Legend ». bravo

Alors je terminerai par remercier Pierre Delettre pour son oreille qui reste à l’écoute. Michel Graeven pour sa Porsche 924 et sa confiance, Gilles Leonard pour le lettrage, Christian pour les conseils, René pour le cadenceur, l’équipe du HRC Facom pour le point d’assistance, les commissaires et bénévoles sans qui pas de rallye et Joël pour sa bonne humeur, ses franches rigolades et sa ténacité fasse aux problèmes. Waaaa!

A l'année prochaine (en 80 ou en spectateur). Clin d'oeil

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